lundi 11 mars 2019

Des plumes et des pierres

L'aventure "LA SEMILLA", c'est parfois des demandes des Koguis que nous n'aurions jamais imaginées. C'est pour cela que c'est un chemin passionnant, un chemin d'écoute et de surprises. Lorsque les Koguis nous ont demandé de les aider à retrouver des plumes de certains oiseaux pour reconstituer leurs couronnes rituelles ou lorsque, plus récemment il s'agissait de récupérer certaines pierres utilisées par les mamás, nous ne savions pas par où commencer, et pourtant...

Souvent on me demande "Quel est le projet de LA SEMILLA ?". J'essaie alors d'adapter la réponse à mon interlocuteur mais elle prend souvent la forme d'un "Créer un pont par la culture et l'éducation avec les peuples premiers de la Sierra Nevada" ou un "Aider à la reconnaissance, la préservation et la transmission de la culture de ces peuples, en particulier des indiens Koguis". Alors on me demande: "Mais concrètement ?". J'explique alors notre projet de documentation audio-visuelle, commencé par la fête traditionnelle d'été des Koguis, ou celui du centre culturel. Mais il faut reconnaître que cette réponse est incomplète. Incomplète car la réalité, les demandes et les nécessités que nous expriment les Koguis avec qui nous travaillons sont en mouvement constant, un dynamisme vivant qui demande une remise en question, une adaptation et un réajustement permanent de notre pensée, notre travail et nos actions. Ce n'est probablement pas évident à comprendre depuis la France ou l'Espagne. Tout comme il n'est pas facile d'expliquer la demande que nous a faite le mamá kogui Juan Conchacala il y a presque deux ans : retrouver des plumes de certains oiseaux devenus aujourd'hui rares ou inexistants dans la Sierra Nevada. Elles jouent un rôle central dans certaines danses réalisées dans les villages "principaux" situés dans les zones hautes de la Sierra, dans les jours qui suivent le solstice d'hiver. Le mamá nous retransmettait une demande des "mamás mayores" de la "capitale spirituelle" de la Sierra Nevada de Santa Marta. Une demande très importante pour eux, qui touche au sacré.

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             Couronne de plumes Koguie abîmée

Pourtant, comment expliquer cela à un organisme de financement ou même à notre assemblée générale ? Nous sommes loin du quotidien parisien et des manifestations des gilets jaunes ou même d'une approche classique de l'écologie... C'est probablement pour cela qu'il m'a fallu autant de temps pour écrire ce billet, pourtant déjà esquissé à la fin d'une publication de décembre 2017 où nous évoquions ces autres projets ponctuels portés par la nécessité.

De l'Amazonie à la Sierra Nevada

Comment aussi trouver ces plumes ? Il s'agissait tout d'abord de certaines plumes de grands perroquets et d'un oiseau de la guajira appelé "pajaro cardenal".

De retour sur Bogotá, alors que j'étais pensif mais déterminé sur cette demande dont j'avais perçu l'importance et la profondeur, un homme surgit du trottoir et me demande de le prendre en photo devant un massif de fleurs. Je prends la photo et la discussion s'engage rapidement. Il s'appelle Edgar Segarra, il est artiste-peintre d'origine équatorienne. Il a repris la peinture mais me raconte qu'il avait mis entre parenthèse sa production artistique quelques années pour cheminer au côté de différentes ethnies indiennes, en particuliers celles d'Amazonie équatorienne. Il me raconte comment ce cheminement personnel lui a permis d'approfondir sa recherche artistique. Je lui parle alors de LA SEMILLA, des Koguis, des plumes... Rapidement, la discussion prend un tour enthousiaste et passionné. Naît alors l’idée folle qu'il parte quelques semaines en Équateur pour reprendre contact avec ses anciens amis indiens et partir à la recherche de ces plumes. Un voyage épique à Quito, puis Cuenca et finalement la forêt amazonienne, de concert avec les indiens Shuar, Achuar et Cofanes qui se fera peu après. Je suivrai l'expédition à distance, par téléphone: elle est pleine de rebondissements et il serait difficile de tout raconter ici. De cette recherche des plumes, Edgar en fera même un tableau qu'il nommera "Vida" (Vie) et qu'il offrira spontanément au Président de la République d’Équateur (Lenin Moreno), rencontré "par hasard" lors de sa venue pour la célébration de l'Indépendance à Cuenca ! (*)

Edgar_y_Lenin_Moreno.jpg Edgar Segarra avec le tableau "Vida" et le Président Lenin Moreno

Finalement les plumes se laisseront approcher et seront remises à Edgar par les indiens: plusieurs couronnes, deux ailes complètes magnifiques et des plumes "en vrac". Un bel échange entre des ethnies indiennes éloignées et qui ont encore conservé une culture millénaire: de l'Amazonie et la Sierra Nevada de Santa Marta, des poumons du monde et du cœur du monde... Tout n'est pas encore fait pourtant car les plumes sont encore d’Équateur. Mais de rencontre en démarche et nous obtenons juste à temps l'autorisation de sortie du pays par la "Dirección de riesgos del patrimonio cultural" de la République d’Équateur (la veille du départ d'Edgar...).

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Les plumes arrivent alors à Bogotá, peu de temps avant un de mes voyages pour la Sierra. Nous sommes fin 2017 et le voyage épique continue jusqu'à Yinkuamero où le mamá Conchaca nous accueille. Il sait que nous avons les plumes. Comme d'habitude, la communauté met à notre disposition une maison du village, où nous tendons nos hamacs et allumons un feu pour nous restaurer et nous reposer un peu après ces longues heures de marche. Le soir, le mamá vient nous rendre visite. Je sors alors le carton de mon sac à dos, que je n'ai pas lâché d'une semelle de tout le voyage. Sous la lueur du feu je les présente au mamá, les ailes d'abord, bleues à l'extérieur et jaunes à l'intérieur, les couronnes ensuite avec de grandes plumes rouges au centre, puis un sac de plumes de perroquets, plus petites. Le mamá les prend et les observe une à une, sa concentration est intense. Puis, il me regarde, je le regarde dans les yeux et lui souris. J'arrive à peine à dissimuler une pointe de fierté pour avoir réussi cette "mission impossible" mais je ne dis rien. Alors il reprend les plumes une à une, en disant en espagnol "Celles-ci ne nous servent pas, celle-là non plus, et non plus.". Puis il me regarde intensément dans les yeux et me dit en espagnol sur un ton on ne peut plus sérieux :"Alors que fait-on ? On les brûle ?". Ma respiration se coupe et je manque de m'étouffer. Un long silence. Puis je lui dis :"C'est la chose la plus difficile que nous ayons eu à faire depuis le début.". Il reprend les plumes à nouveau, les repasse en revue et me dit: "Celles-là nous allons les utiliser pour la fête ici, celles-ci iront à notre capitale spirituelle.". Le mamá a piqué mon ego sur sa pointe et a testé ma patience. Il rigole alors de la peur qu'il m'a donnée. Cela fait partie de ces petites "mises à l'épreuve" dont parlait Carolina Ortiz dans l'article précédent... Le lendemain, nous irons sur un site sacré (un "eshuama" en langue Koguie) pour remettre "officiellement" les plumes. Le moment est solennel et intense...

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       Remise d'une des couronnes de plumes au mamá Juan Conchacala

Lors d'autres voyages, nous aurons l'occasion de remettre au mamá d'autres types de plumes, d'Ibis rouges notamment, récoltées dans la région colombienne d'Arauca grâce à l'aide de mon voisin et ami Pedro. Plusieurs fois, le mamá Conchacala me dira: les mamás d'en haut te remercient et te saluent. Seules les plumes de "pajaro cardenal" n'ont pas encore été trouvées.

Des pierres

Si les plumes servent pour des danses sacrées visant à rétablir les déséquilibres de la nature, les pierres - qui pour les Koguis sont vivantes - peuvent servir aux mamás à de nombreuses occasions que nous sommes bien loin de connaître dans le détail. Les quartz par exemple servent pour le travail sur l'eau et sont selon les Koguis les "gardiens de l'eau". On peut d'ailleurs mentionner un court-métrage colombien très intéressant sur ce sujet : Corazón de agua. Mais les mamás Koguis utilisent aussi de nombreuses pierres qu'on ne trouve pas en l'état dans la nature. Ils nous expliquent qu'elles leur ont été transmises par leurs ancêtres mais qu'eux ont perdu la connaissance pour les faire. Certaines d'entre elles ont par exemple des formes de cylindres percés par un trou parfait et on se demande bien comment elles ont pu être réalisées. Il y en a de nombreuses sortes. Nous n'en montrons ici que quelques-unes:

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Je n'entrerai pas plus dans les détails ici mais je soulignerai juste que lorsqu'un mamá a terminé sa formation, qui peut durer jusqu'à plus de 18 ans pour les "mamás mayores", la première chose qu'il reçoit c'est justement ces pierres. Or, du fait que nombre de ces pierres revêtent un caractère "archéologique" et ont aujourd'hui une valeur commerciale dans "notre monde", beaucoup ont été volées, ou pillées sur des sites sacrés ou même dans des sépultures. Le mamá nous a redit récemment que les mamás mayores d'en haut ont exprimé de nouveau leur besoin d'en récupérer plus pour pouvoir réaliser leur travail : soigner la Sierra pour soigner la Terre... Comment allons nous faire pour répondre à cette demande ? Nous ne savons pas encore...

Récupérer les trésors volés

Au-delà des pierres, les Koguis, comme beaucoup de peuples autochtones se sont vus voler et piller de nombreux objets, pour eux sacrés et avec des rôles spirituels précis: des masques, des objets en or, etc. Souvent, ils ont été pris dans des sépultures ou des lieux sacrés qui ont été pillés. Que dirait-on si des gens venaient dans nos cimetières piller les tombes de nos ancêtres ? C'est pourtant de là que viennent beaucoup de trésors archéologiques qui finissent derrière des vitrines dans des musées ou dans des collections privées. On dit que l'histoire est écrite par ceux qui gagnent les guerres et - en tant qu'européens - nous n'avons pas ou peu conscience de ce fait. Il m'a fallu du temps pour mesurer et comprendre la violence de ces actes et le rôle central que jouent ces objets sacrés dans le travail que font les Koguis et bien d'autres cultures autochtones. L'idée de restitution - tellement évidente lorsqu'on y réfléchit - est pourtant presque nouvelle. Mais des initiatives commencent voient aujourd'hui et enfin le jour. La France a récemment commencé à parler de restitutions vers l'Afrique. Il y a trois ans, une collectionneuse belge (Dora Janssen) restituait aux Koguis par l'entremise de l'association Tchendukua, des objets précolombiens. Un changement de paradigme et le début d'un chemin de respect et de reconnaissance qui pourrait bénéficier à tous...

(*) Il faut préciser que la remise du tableau au Président Lenin Moreno a été faite à Cuenca de manière réelle symbolique. Le tableau est toujours à Cuenca. Actuellement, notre association, avec Edgar Segarra, est en train de se rapprocher de la Présidence de la République d’Équateur pour organiser une remise officielle et célébrer au passage ce bel échange entre deux pays, la Colombie et l’Équateur, et des ethnies indiennes apparemment éloignées mais avec un même lien organique avec la nature.

vendredi 14 décembre 2018

Rendez-vous en Terre Koguie

Le 4 décembre dernier, la télévision française a présenté le programme « Rendez-vous en terre inconnue » qui emmène en général une personnalité dans une communauté "exotique". C’était pour l'animateur Frédéric Lopez le dernier programme d'une série commencée en 2004 et devenue un des programmes préférés des Français. Pour sa dernière, l'animateur a choisi d'emmener l'astronaute Thomas Pesquet dans le territoire des indiens Koguis, dans la Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie, dans laquelle notre association travaille.

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Beaucoup de gens ont vu ce programme. Certaines personnes de notre entourage nous ont demandé : "Mais cette émission, elle montre vraiment les choses telles qu'elles sont, elle est fidèle à la réalité, qu'en penses-tu ?...". Comme il est vrai que c'est la première fois qu'une émission avec une audience aussi large parle des Koguis (parfois "Kogis" ou "Kaggabas"), nous donnons donc ici la parole à la chercheuse Carolina Ortiz Ricaurte, ethnolinguiste spécialiste en langue et culture Koguie depuis 1984 et à Stéphane Labarthe, président de notre association, basé en Colombie et qui va régulièrement leur rendre visite...

L'avis de Carolina Ortiz Ricaurte (chercheuse, Ethnolinguiste chez les Kogui depuis 1984 et membre de notre association)

Très intéressant, ce programme. Un véritable dialogue des cultures, où les Français essayaient de comprendre les Koguis, par le biais de cette famille qui les a reçus, et les Koguis essayaient de comprendre la culture française par le biais de ces personnalités. Dans ce dialogue culturel, les participants ont joué. Le verbe "jouer" ("jugar") en espagnol a comme sens premier celui de « s’amuser », et je le dis avec ce sens. Jouer en français a aussi le sens de "tenir un rôle", dans une comédie ou un drame, mais par extension aussi dans la comédie humaine. Je donne aussi ce sens français au verbe jouer. Et ils l’ont très bien fait, ils ont joué avec beaucoup d’habileté. Les Koguis se sont amusés à faire travailler très dur les Français, dans leur façon d’utiliser la force par exemple : ils les ont fait déplacer le pressoir à canne à sucre, travail que font normalement des bœufs, des ânes, des mules ou des chevaux ; et il semble que les Français ont exagéré leur rôle de stoïques, en l'acceptant. En tout cas, ils se sont avérés avoir une grande endurance, et c’est cela que mesurent les Koguis avec leurs épreuves. Cela faisait aussi partie du jeu. De leur côté, les Kogui ont eu beaucoup de difficultés à comprendre comment on peut voyager dans l’espace et voir la terre d’en haut. L’explication devant les caméras n’était pas non plus très claire. Les images que leur a montrées Thomas n’étaient pas très éloquentes pour eux. Cela faisait aussi partie du jeu.

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Les Koguis pratiquent une religion dans laquelle la fertilité-maternité est primordiale, et où le sens profond de la vie est de protéger la Terre-Mère. La Mère est omniprésente. En Occident, nous dirions que c’est une pensée « écologiste », mais elle va bien au-delà de l’écologie.

Je crois que le programme a été un succès pour les Français et les Koguis. Eux tous ont fait passer leur message. Le message que les Koguis nous ont envoyé est de prendre soin de la terre. Elle est notre mère. Elle est généreuse et nous donne la nourriture, et apaise notre soif. Elle nous donne refuge, nous obtenons d’elle les matériaux de construction pour nos maisons, et le coton pour nous habiller ; elle nous donne tout, et nous devons lui être reconnaissants et danser et chanter pour elle, et surtout, prendre soin d’elle, parce que si nous ne le faisons pas, nous allons provoquer sa fureur qui nous apportera beaucoup de maux (inondations, tempêtes, volcans, ouragans, tremblements de terre, etc.). La terre ne fait pas que donner, elle réclame également des soins. Nous devons le comprendre.

Merci à Frédéric Lopez pour son dernier « Rendez-vous en terre inconnue ». Je regrette que cela ait été son dernier programme, j’en ai vu certains et je les ai tous aimés. Merci également à Thomas Pesquet, qui s’est avéré avoir une grande tempérance. À eux deux, ils ont réussi quelque chose de très intéressant. Merci également à l’équipe, parce qu’elle nous a offert quelques belles images de la Sierra, du village Kogui de San Francisco et des chemins. Très bonne équipe technique.

Les impressions de Stéphane Labarthe (président de LA SEMILLA)

Globalement, j'ai été agréablement surpris et même par moments ému de ce qu'une émission à grande écoute réussisse dialogue et transmission d'une culture aussi lointaine, complexe et profonde que celle des Koguis. L'attitude humble et respectueuse de Frédéric Lopez et Thomas Pesquet y est probablement pour beaucoup. Elle est d'ailleurs annoncée dès le début du programme par ces propos de l'animateur : "C'est un peuple hors du commun qui a une relation avec la nature, avec l'espace et avec l'Univers. Depuis le début de Rendez-vous en terre inconnue, on n'a jamais rencontré un peuple qui a une vision aussi claire de l'équilibre nécessaire à la vie sur terre.".

Alors certes, il y a des scènes qui sont un peu jouées comme le dit Carolina, et parfois des approximations dans la difficile compréhension de la vision du Monde qu'ont les Koguis. Par exemple, la notion de Mère ("Hava" en Kogui) et de "Père" ("Hate"). Selon ma compréhension, pour les Koguis, toute chose a une origine spirituelle, qui se décline en une partie féminine, la Mère, et une partie masculine le Père, en équilibre. Ainsi, chaque chose a une Mère et un Père et il existe une Mère Universelle ("Seineken") et un Père Universel ("Seyankua"). Cette vision se retrouve par exemple dans une des vidéos que nous avons mis en ligne où le mamá Kogui Juan Conchacala explique : "Comment pouvons-nous imaginer vivre dans un monde sans eau ? Nous autres, savons encore comment payer le Père et la Mère de l'eau. Nous faisons des paiements. Ces paiements ne sont pas avec de l'argent. Nous payons la Mère et le Père sur un plan spirituel.". Notre société occidentale, en revanche, a perdu beaucoup de cette part "féminine", qu'on trouve encore dans les cultures orientales (le Yin des Chinois ou le prakriti des hindous) . Cela se retrouve depuis ce qu'il reste de nos conceptions religieuses avec un "Dieu le Père" masculinisé - alors que la Genèse évoque pourtant un Dieu "mâle et femelle" - jusqu'à notre architecture qui privilégie la ligne droite et les angles droits au cercle et à la courbe. Et il faut reconnaître que l'égalitarisme des sexes et nos tentatives de parité restent une vaste farce dans une société où l'immense majorité de nos dirigeants, qu'ils soient politiques, religieux, économiques et financiers restent des hommes conseillés par des hommes et où le peu de femmes qui sont présentes ont parfois renié leur féminité pour devenir des Margareth Tatcher ou des Angela Merkel... Alors on me dira que cette émission montre peu le monde des femmes chez les Koguis et leur place réelle, et c'est vrai. Elle montre peu le tissage des mochilas, ne montre pas la "nuhée" des femmes ou le rôle important des "sagas" (autorités spirituelles féminines ; littéralement "mama" signifie "soleil" et "saga" signifie "lune") dans les processus de décision. C'est normal car nos deux visiteurs sont des hommes et il leur était donc plus difficile d'accéder à cette partie de la culture Koguie.

Mais une émission de ce type ne pouvait pas ni ne devait pas tout montrer. L'important est que les rapports humains établis petit à petit par Thomas Pesquet et Frédéric Lopez, les images, les paroles des Koguis aient finalement permis de faire passer beaucoup de choses. Un autre rapport au temps, des longues conversations dans la nuit qui recherchent un dialogue véritable et profond et un accord unanime, une relation organique et équilibrée avec une nature encore préservée, une force intérieure qui a permis aux Koguis de traverser une histoire récente extrêmement difficile, etc. Et au final, une nécessité commune exprimée dans ce moment de dialogue après que Thomas Pesquet ait montré les photos de son voyage dans l'espace : protéger et se faire responsable de notre Planète sur laquelle nous vivons tous...

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Merci donc à Thomas Pesquet, Frédéric Lopez et son équipe, pour ce travail.

Pour celles/eux qui sont intéressé(e)s le programme est visible ici.

Si d'autres personnes souhaitent partager leurs opinions, ce blog permet de laisser des commentaires.

mercredi 23 mai 2018

París y Madrid, juntas: La Semilla en el “La semana de la solidaridad” del Liceo Francés de Madrid

Les associations de Paris et de Madrid ensemble: La Semilla lors de la semaine de la solidarité au Lycée français de Madrid.

Texto colectivo escrito por los participantes al evento

El 17 de mayo pasado, en un día madrileño típicamente soleado, La Semilla (Paris) junto con la recién constituida La Semilla España, unieron fuerzas en “La semana de la solidaridad” del Liceo Francés de la capital española. Este día, cuatro voluntarios originarios de España, Francia y Colombia se dirigieron a un auditorio de aproximadamente 400 estudiantes, profesores y miembros de ONG’s para dar a conocer la labor que lleva a cabo La Semilla en Colombia, resaltando de manera general la importancia biológica y cultural de la Sierra Nevada de Santa Marta y compartiendo coloquialmente las razones que llevaron al fundador de la asociación y a cada uno de los voluntarios presentes, a unirse al proyecto.

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El eje central, tanto de la charla como de los contenidos del stand que se montó paralelamente, fue la cultura de “los hermanos mayores”, los pueblos indígenas que habitan y cuidan el denominado “corazón del mundo”; cómo a partir de un proceso totalmente concertado con ellos la asociación está teniendo el honor de apoyarles en la preservación de su cultura y su entorno. Compartieron con jóvenes y adultos relatos tan coloridos y significativos como:

  • la consecución de plumas de Guacamayas e Ibis rojo usadas para ceremonias sagradas en partes altas de la Sierra Nevada,
  • la grabación y posterior proyección a los indígenas del documental sobre la fiesta de verano ("Uxa"),
  • el simple y trascendente ritual de las mujeres tejedoras de mochilas
  • y lo que significó conocer la Sierra Nevada y sus habitantes.

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En resumen: una jornada maravillosa de divulgación y sensibilización donde se puso de manifiesto una vez más que una de las herramientas más preciadas, junto con la palabra, es hablar desde el corazón.

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Agradecemos al Liceo Francés esta oportunidad de compartir y a todos los participantes, especialmente a los niños y jóvenes que dejaron un mensaje escrito para llevar a la comunidad Kogui con la que La Semilla teje lazos. En el sitio Internet del Liceo Francés de Madrid, podrán encontrar el relato y un vídeo de esta semana de solidaridad.

mercredi 31 janvier 2018

2018 : Continuez ou commencez à cheminer à nos côtés !

En ce dernier jour de janvier, nous remercions une fois de plus tout ce qui nous ont soutenu durant cette année 2017. C'est en effet grâce à vos dons et à l'aide de certaines personnes qui nous aidées sur le terrain, que nous avons pu mener à bien les projets mentionnés dans les articles de ce blog.

Tout d'abord (il est encore temps...) : Bonne année 2018 ! à celles et ceux à qui nous ne l'avons pas encore souhaitée avec cette très belle carte, dessinée par Paola membre de notre CA.

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Nous voulons évidemment vous inviter à continuer à nous soutenir car nos projets nécessitent une aide financière et les dépenses que nous effectuons sur le terrain, ce sont aujourd'hui vos dons. Pour devenir membre e LA SEMILLA ou renouveler votre adhésion, vous trouverez une page dédiée sur la plateforme Hello Asso (cliquer sur l'image) :

Adhesion_La_Semilla_2018.png

Remarque: d'autres moyens que la souscription en ligne sont aussi possibles, voir ici.

Continuer ce chemin, tisser un lien avec les indiens de la Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie pour créer un pont par la culture avec une civilisation millénaire qui peut nous apprendre beaucoup en ces temps de chamboulement de notre société, c'est l'objet de cette petite vidéo faite en fin d'année par nos amis de Seïneken. Vous pourrez y voir nos "grands frères" (comme ils se nomment) les koguis et presque toute notre équipe :

Youtube-video.jpg, oct. 2021

Par ordre d'apparition) : Inocencio musicien kogui, Jimmy secrétaire de notre association et qui travaille depuis 25 ans avec les Koguis, moi-même, Juan-Pablo de Seïneken qui a réalisé cette vidéo, le mama mayor Counchacala qui a été formé pendant plus de vingt ans dans l'obscurité et le silence des grottes des sommets de la Sierra Nevada, le mama Mathias qui effectue une danse sacrée, beaucoup de Koguis hommes et femmes des villages de Tungueka et Yinkuamero, Mathilde notre bénévole et l'équipe de tournage de Seïneken (Juan-Pablo, Juanes et Diana).

Pour que l'aventure continue, ensemble !

lundi 22 janvier 2018

¡Luces en la Sierra!

Cuando empezamos el proyecto de película documental sobre las fiestas tradicionales de los indígenas Koguis, hace un año y a su demanda, dos objetivos emergían entonces: ayudar a los Koguis en su proceso de protección y de preservación de su cultura realizando un material vídeo, sonoro y fotográfico para ellos, y producir una versión “para el mundo” , portadora del mensaje que desean transmitir por fuera. Después de un año de trabajo, un rodaje en cuatro fases, una traducción Kogui-Español de las entrevistas realizadas y la primera edición, podemos decir que el primer objetivo se realizó en gran parte con este regalo de Navidad para los Koguis: una exposición fotográfica y una proyección de 40 minutos este último 25 de diciembre, en plena Sierra.

Esto era doblemente inédito para nosotros y para los Koguis del pueblo de Yinkuamero. Inédito porque en un pueblo a 6 horas de marcha de la primera toma eléctrica, los Koguis de Yinkuamero jamás habían tenido la oportunidad de un tal evento: una proyección cinematográfica sobre ellos, sobre su vida, su tradición y en su lengua. Inédito también porque los Koguis tuvieron experiencias decepcionantes con sus “hermanos menores” (nosotros no-indigenas) que a menudo les tomaron mucho sin darles nada a cambio: sus objetos de oro sin conocerlo ni comprender la dimensión espiritual, las imágenes y los vídeos, sus conocimientos sobre las plantas, las riquezas mineras de su territorio sagrado, etc. Es por eso que era importante para nosotros de comenzar con ellos: cumplir nuestra promesa y este compromiso en respuesta a su demanda.

Pues nos fuimos con material que funciona con batería en un morral "resistente al agua": un ordenador portátil, un vídeo-proyector y un pequeño amplificador:

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Algunos de ellos ya vieron teles en los negocios del pueblo no-indigena más próximo: Rio Ancho. Pero estas teles difunden imágenes, una cultura y valores que no son suyos, en una lengua que tampoco es suya. Esta noche, es su cultura que ven, sus imágenes, la voz de su mama que les cuenta en lengua kogui su historia, su sabiduría...

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Si este tipo de material audio, sonoro y fotográfico tiene vocación de ser conservado y ser difundido de nuevo en el centro educativo y cultural que pensamos crear, era importante dejarles también algo más tangible en el momento. Es por eso que, en lazo con la proyección, realizamos una exposición de 50 fotos que les dejamos. Allí también, la emoción y el interés son palpables:

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En cuanto a la versión del documental que será difundida hacia el exterior, trabajamos en eso actualmente y estamos en búsqueda de un productor.

Este proyecto, como los otros proyectos que llevan hoy sus frutos (ayudar a los koguis a encontrar plumas para renovar máscaras y coronas por ejemplo) condujeron a consolidar nuestras relaciones con este pueblo ancestral que se considera guardián del equilibrio de la Sierra (el corazón del mundo) y de la tierra. Quisimos traducir este encuentro, después de largas conversaciones con el mama mayor Juan Conchacala y los responsables de la comunidad, por dos actos fuertes de confianza mutua:

  • La integración en los estatutos de nuestra asociación colombiana de una frase que indica que " En cuanto a los proyectos y las acciones de la asociación, se debe consultar y buscar el acuerdo con las autoridades tradicionales de los mayores de los pueblos indígenas de la Sierra Nevada de Santa Marta."
  • la integración de Miguel Bolaño Nolavita (el indígena Kogui recientemente designado por las autoridades espirituales de la Sierra como encargado de la cultura del pueblo Kogui) en la junta de nuestra asociación colombiana.

Un bello camino que se dibuja y que queremos continuar, en el intercambio y la confianza...

Traducción: Mathilde Manifacier

mercredi 17 janvier 2018

Lumières dans la Sierra !

Quand nous avons entamé le projet de film documentaire sur les fêtes traditionnelles des indiens Koguis, il y a un an et à leur demande, deux objectifs émergeaient alors : aider les Koguis dans leur processus de sauvegarde et de préservation de leur culture en réalisant du matériel vidéo, sonore et photographique pour eux, et produire une version "pour le monde", porteuse du message qu'ils souhaitaient transmettre à l'extérieur. Après un an de travail, un tournage en quatre phases, une traduction Kogui-Espagnol des interviews réalisées et une première édition, nous pouvons dire que la premier objectif est en grande partie réalisé avec ce cadeau de Noël aux Koguis : une exposition de photo et une projection de 40 minutes ce 25 décembre dernier, en pleine Sierra.

Ceci était doublement inédit pour nous et pour les Koguis du village de Yinkuamero. Inédit parce dans un village à 6 heures de marche de la première prise électrique, les Koguis de Yinkuamero n'avaient jamais eu l'occasion d'un tel évènement : une projection cinématographique sur eux, sur leur vie, leur tradition et dans leur langue. Inédit aussi parce que souvent les Koguis ont eu des expériences décevantes avec leurs "petits frères" (nous, les non indiens...) qui souvent leur ont pris beaucoup sans leur donner rien en retour : leurs objets en or sans en connaître ni comprendre la dimension spirituelle, des images et des vidéos, leurs connaissances sur les plantes, les richesses minières de leur territoire sacré, etc. C'est pourquoi il était important pour nous de commencer par eux : tenir notre promesse et cet engagement en réponse à leur demande.

Nous voilà donc partis avec du matériel fonctionnant sur batterie dans un sac à dos "waterproof" : un ordinateur portable, un vidéo-projecteur et un petit amplificateur que nous installerons avec les moyens du bords:

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Certains d'entre eux ont déjà vu des télés dans les échoppes du village non indien le plus proche : Rio Ancho. Mais ces télés diffusent des images, une culture et des valeurs qui ne sont pas les leurs, dans une langue qui n'est pas la leur. Ce soir c'est leur culture qu'ils voient, leurs images, la voix de leur mama qui leur raconte en langue koguie leur histoire, leur sagesse...

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Si ce type de matériel audio, sonore et photographique a vocation a être conservé et diffusé à nouveau dans le centre éducatif et culturel que nous pensons créer, il était important de leur laisser aussi quelque-chose de plus tangible sur le moment. C'est pourquoi, en plus et en lien avec la projection, nous avons aussi réalisé une exposition de 50 photos que nous leur avons laissées. Là aussi, l'émotion et l'intérêt sont palpables :

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Pour ce qui est de la version du documentaire qui sera diffusée vers l'extérieur, nous y travaillons actuellement et sommes à la recherche d'un producteur.

Ce projet, tout comme d'autres projets qui portent aujourd'hui des fruits (aider les koguis à retrouver des plumes pour rénover certains masques et couronnes par exemple) ont conduit à resserrer nos relations avec ce peuple ancestral qui se considère comme gardien de l'équilibre de la Sierra (le coeur du monde) et de la terre. Nous avons voulu traduire ce rapprochement, après de longues discussion avec la mama mayor Conchacala et les responsables de la communauté, par deux actes forts de confiance mutuelle :

  • l'intégration dans les statuts de notre association colombienne d'une phrase indiquant que "les projets et actions de l'association doivent se faire en cherchant l'accord des autorités traditionnelles des indiens de la Sierra Nevada"
  • l'élection de Miguel Bolaño Nolavita (indien Kogui récemment désigné par les autorités spirituelles de la Sierra comme chargé de culture du peuple Kogui) comme vice-président de notre association colombienne ; il ne s'agit plus que d'une désignation seulement symbolique puisque Miguel dispose d'une délégation de représentation légale de l'association.

Un beau chemin qui se dessine et que nous voulons continuer, dans l'échange et la confiance...

jeudi 21 décembre 2017

Recyclage, graines, plumes... : Ces autres projets

En cette fin d'année, je souhaitais vous plonger un peu dans l'univers de la Sierra Nevada de Santa Marta et de ces "petites actions" qui font notre quotidien et sur lesquelles nous n'avons pas encore communiqué.

Nous vous avons déjà parlé de certains projets en cours (Film-documentaire sur les fêtes d'été des indiens Koguis, ateliers d'éducation à l'écologie) ainsi que de notre projet à moyen-long terme de création d'un centre éducatif et culturel. Ce dernier pourrait contribuer à la reconnaissance, la sauvegarde et la transmission de la sagesse et de la culture des peuples premiers de la Sierra Nevada de Santa Marta. Mais au de-là de ces axes principaux - le projet de documentaire nous a beaucoup occupés ces derniers mois et nous entrons actuellement en phase d'édition - LA SEMILLA se trouve impliquée dans d'autres "petits projets" (aujourd'hui...) en fonction des nécessités et demandes qui se présentent à nous. C'est d'eux que nous voulons vous parler aujourd'hui.

Préliminaire : Des indiens coupés du monde ?

S'il est vrai que les indiens de la Sierra et les Koguis en particulier sont essentiellement autonomes au niveau alimentaire et culturel et ont délibérément très peu d'échanges commerciaux et non commerciaux avec "notre monde", le mythe de l'indien en blanc qui vit dans un paradis naturel coupé du monde est inexact. Les échanges avec la "civilisation " sont une réalité, en particulier pour les villages situés dans les parties basses de la Sierra parfois sur des terres restituées par le Gouvernement récemment, qu'ils soient:

  • échanges subis et violents : cela a été le cas des échanges avec les groupes armés illégaux (guerillas, paramilitaires et trafiquants de drogues) qui proliféraient jusqu'à une époque récente dans la Sierra Nevada. Les peuples de la Sierra en ont subi un lourd tribu (violences physiques et menaces, assassinats, viols). C'est aujourd'hui aussi le cas de nombreux projets portés par des multinationales (extractions minières, barrages hydroélectriques). Leur impact écologique souvent destructeur se confronte à la relation organique des "gardiens de la Sierra" avec leur territoire. Les violences indirectes qui résultent de ces derniers n'ont parfois rien à envier aux premières. Il est à ce sujet remarquable de constater que les peuples de la Sierra n'ont jamais pris les armes et ont toujours réagi à ces agressions de manière pacifiste et non violente.
  • échanges tolérés : il peut s'agir de l’État qui construit des écoles ou des centres de santé, du "Bienestar familiar" (service de l’État Colombien) qui distribue du lait en poudre ou des gâteaux aux enfants, ou même des évangélistes qui distribuent des lecteurs MP3 solaires avec des textes bibliques en langue koguie intégrés. Ce type d'échanges se situent en général dans les villages situés sur les parties basses de la Sierra, les autres étant difficiles d'accès. Ils sont tolérés par les indiens qui ne les approuvent pas pour autant.

Appareil_evangelisation.jpg, oct. 2021 Appareil d'évangélisation solaire distribué par des évangélistes

  • échanges souhaités : parce que les Koguis, Wiwas, Arhuacos et Kankuamos ont certains besoins et nécessité qu'ils n'arrivent plus à couvrir et aussi parce qu'ils souhaitent aujourd'hui "parler au monde" sur le respect de la nature en particulier, ils ont aujourd'hui certains échanges commerciaux (vente de mochillas ou de café par exemple) et culturels avec l'extérieur. Il est à noter que même ce type d'échanges peut s'avérer nocif : on peut parfois croiser dans les rues de Palomino ou Santa Marta un indien mendiant pour s'acheter une bouteille d'alcool.

L'échange est donc un thème délicat mais il est inévitable et déjà en cours. Nous souhaitons évidemment nous inscrire dans des échanges souhaités et "bons", même si l'usage de ce terme est délicat. Pour y parvenir, au de-là de notre discernement que nous voulons relié, nos projets sont consultés avec les autorités locales et spirituelles des peuples de la Sierra (les mamas) et en général émanent des Koguis eux-même. Nous travaillons actuellement à un renforcement et un approfondissement de cette relation afin de l'intégrer dans notre structure et dans nos processus de décision. Nous publierons bientôt un article pour expliquer comment cela se traduit concrètement.

Recyclage dans le village

Dans nos voyages dans les villages Koguis de la Sierra Nevada, nous avons pu confirmer que les villages Koguis des parties basses et même intermédiaires de la Sierra produisent des déchets non biodégradables. S'il est pour nous une évidence qu'un emballage plastique mettra jusqu'à 1000 ans pour se dégrader et que des piles électriques peuvent polluer gravement les sols et l'eau, cela ne l'est pas pour tous les indiens qui sont habitués à jeter leurs déchets organiques qui se dégraderont naturellement. Nous continuons donc un travail d'éducation et de ramassage de déchets qui avait déjà été initié il y a une vingtaine d'années par Jimmy, aujourd'hui membre actif de LA SEMILLA. Au mois d'août, nous avons ainsi réalisé, avec les enfants Koguis du village de Yinkuamero et à l'aide d'une brouette qui leur avait été donnée par le Musée du Caribe, un ramassage de déchets dans le village de Yinkuamero. Si la quantité de déchets ramassés reste peu importante au regard de la date de la dernière collecte (8 mois), un sujet plus préoccupant reste le nombre de piles qui jonchaient le sol.

Dechets_collectes.jpg, oct. 2021

Photo_enfants_piles.jpg, oct. 2021

Elles proviennent de l'usage qui en est fait par les lampes torches. C'est, à notre connaissance et dans ce village, le seul appareil électrique utilisant des piles qui est aujourd'hui utilisé mais son usage est quotidien. Certaines de ces piles ont été ramassées jusque dans des cultures qui bordaient le village. Nous avons donc répété le message sur les dangers des piles électriques avec la présence et l'approbation du mamá qui nous prêtera sa mule pour descendre les sacs poubelles ramassés.

Las semillas (les graines...)

Le projet d'échanges de graines s'effectue en partenariat avec l'agronome Yuli Pelaez qui est en train de créer le premier réseau d'échanges de graines de la Sierra Nevada, avec les paysans locaux et les indiens. Ce projet s'inscrit dans un contexte de perte de savoir sur ce sujet et d'une nouvelle législation favorisant les graines certifiées vendues par des gros semenciers comme Monsanto (souvent hybrides F1 - la plante produit des semences sans rendement et oblige le paysan à racheter de nouvelles graines l'année suivante - quand elles ne sont pas génétiquement modifiées). La Semilla est intervenue comme intermédiaire pour permettre à Yuli Pelaez d'établir un partenariat avec l'association française KOKOPELLI, qui dispose d'une des plus grandes (sinon la plus grande) banque de semences libres et "bios" au monde (et donc non génétiquement modifiées ni hybrides F1). Ce partenariat a permis au projet d'adhérer au programme "Semences sans frontière" et de recevoir des semences libres, adaptées au climat et à l'environnement d'ici.

graines.jpg

Récemment un travail a été entamé par Yuli et La Semilla avec une famille Koguie établie près de Minca. Des échanges de graines et de savoirs ont été effectués en fonction des demandes de la famille Koguie.

Yuli_graines.JPG

Un suivi et un accompagnement sont réalisés pour voir ce qui est planté, pousse et utilisé. Echanger, pour donner et recevoir...

Et le reste...

Le travail avec les indiens de la Sierra nous conduit aussi à les aider à obtenir certaines choses qu'ils arrivent difficilement à obtenir sans notre aide : du coton acheté sur le marché de Barranquilla pour le tissage des habits et des mochillas de type "Sugame" pendant que parallèlement un processus de récupération des cultures de coton a été initié pour retrouver autonomie et indépendance, des plumes de certains oiseaux devenus rares dans la Sierra et utilisées pour certaines danses sacrées (*), une démarche administrative, un conseil ou aide juridique, etc. Ce sont aussi toutes ces choses qui font notre quotidien.

(*) Nous évoquerons probablement ce sujet qui nous a beaucoup occupé, dans une publication prochaine sur ce même blog...

dimanche 1 octobre 2017

Assemblée Générale et Bilan 2016

Cet été a été l'occasion pour LA SEMILLA d'organiser un séminaire de trois jours et de réunir son Assemblée générale.

Nous y avons échangé sur nos nombreux projets et nous avons pris le temps, en plein 20ème arrondissement de Paris, de nous arrêter un peu pour contempler le chemin parcouru depuis la création de notre association. Le Bilan Moral 2016 relate ce chemin, qui continue aujourd'hui.

mardi 4 avril 2017

Ñikuma: l'esprit de la fête : "danser pour rétablir l'équilibre du monde..."

Comme nous l'avions annoncé, LA SEMILLA se lance dans un projet de film documentaire sur les fêtes traditionnelles des indiens Kogis, à leur demande. Une tradition millénaire qu'ils nous ont demandé de les aider à préserver et transmettre par ce moyen. Nous lançons aujourd'hui une campagne de financement participatif pour nous aider à donner vie à ce projet.

Découvrez ci-dessous la vidéo de présentation (teaser) :

Youtube-video.png

Cette fête, de tradition millénaire, revêt à la fois un caractère social, sacré où les danses et les musiques visent à rétablir les équilibres rompus de la nature, et aujourd'hui "thérapeutique post-conflit" où des scènes théâtrales visent à exorciser l'époque de violence qu'a traversée le pays. Ce peuple millénaire se considère comme "gardien de l'équilibre du monde" (*) depuis son territoire d'une extraordinaire biodiversité qu'ils appellent le "cœur du monde". Les kogis fascinent de part leur sagesse millénaire, leur non-violence au milieu de la violence et leur mode de vie cohérent et respectueux de la nature. C'est pourquoi quelques documentaires internationaux ont déjà été réalisés ces dernières années (BBC, National Geographic, France 2).

Néanmoins, cet aspect de central de leur culture - la fête annuelle du solstice - n'a pas été documenté. Nous avions déjà publié un billet sur le sujet l'été dernier, mais il n'existe pas encore de documentaire à notre connaissance. Il est pourtant d'un intérêt immense et porteur de message sur les risques de disparition d'une cultures précieuse, l'urgence de retrouver une relation harmonieuse avec la nature, la force des relation sociale, et la résilience pacifique en contexte de guerre. Ce projet a été initié à la demande des Kogis et en partenariat avec deux associations colombiennes (Ñikuma et Seineken).

Aujourd'hui nous avons réalisé ensemble une première montée dans la Sierra Nevada, pour une première étape au tournage : découverte et repérage, prise de contact pour l'association Seineken et premiers enregistrements vidéos et sonores. Voici trois quelques images de cette première montée :

Nikuma-Seineken-Semilla.jpg

L'équipe présente lors de la première sortie. De gauche à droite : Diana et Juan Pablo (de l'association Seineken), moi et Jimmy (guide et représentant de Ñikuma). Deux autres personnes devraient nous accompagner pour nos prochaines sorties : Mathilde (notre nouvelle bénévole) et Juan (cameraman de Seineken).

Subiendo__asno_.jpg Montée dans la Sierra...

Filmando_el_tambor.jpg Interview d'un joueur de tambour

Entrevista_Mamo.jpg Interview d'un jeune mamo (chaman, sage) sur le sens de la fête

Cette première montée a été entièrement financée sur fonds propres de notre association et grâce à l'énergie, au temps et à l'enthousiasme de l'ensemble de l'équipe. Nous lançons aujourd'hui une campagne de financement participatif (crowdfunding) qui nous aidera à le mener à bien, grâce à la plateforme de financement participatif de LA NEF (Zeste, première banque éthique de France). Soutenez-nous et aidez-nous à faire connaître ce projet ! C'est ici :

https://www.zeste.coop/fr/decouvrez-les-projets/detail/nikuma-lesprit-de-la-fete

'' (*) : Cette expression est inspiré par l'article de la chercheuse Carolina ORTIZ "Les gardiens de l’équilibre du monde. L’identité entre les groupes aborigènes de la Sierra Nevada de Sainte Marte", publié en 2004 dans les cahiers AHLIM de l'Université Paris.''

lundi 13 février 2017

El proyecto de La Semilla

Desde el inicio de este blog, se han publicado pocos artículos en español, la gran mayoría siendo en francés. Pues vamos a reparar poco a poco esta injusticia teniendo en cuenta que hoy LA SEMILLA es una asociación "franco-colombiana". Tres grupos se mueven juntos detrás del nombre LA SEMILLA : una asociación/fundación en Francia (Association LA SEMILLA), una segunda asociación recién nacida en Colombia (Asociación LA SEMILLA DE LA SIERRA) y un grupo "informal" en Madrid. Pero lo más importante : ¿ Que es nuestro proyecto ?

Nuestro objetivo es tejer un vínculo con los indígenas que habitan la Sierra Nevada de Santa Marta, en Colombia y crear un puente entre nuestras civilizaciones. El proyecto se articula alrededor de diferentes ítems : educativo, ecológico, cultural y artístico. Para ello, estimamos la creación de un centro educativo y cultural con el objetivo de realizar acciones con los pueblos indígenas de la Sierra nevada de Santa Marta, en Colombia. Esta región presenta la doble particularidad de ser uno de los lugares más ricos del mundo en biodiversidad (es la montaña más alta al borde del mar y presenta numerosas especies endémicas), así como de albergar en su seno una de las últimas civilizaciones precolombinas (los koguis y sus primos los arhuacos, wiwas y kankuamos).

Foto_Sierra.jpg

Es un lugar precioso que los indígenas llaman « el corazón del mundo », un paraíso que desafortunadamente se encuentra hoy amenazado por el desarrollo económico. Precisamente el mensaje de los indígenas se encuentra intrínsecamente ligado a la protección de la naturaleza.

agua-r.jpg

Nuestra asociación desea ser un lugar de intercambio entre las poblaciones que habitan esta región. Para ello, precisamos el apoyo y la participación de todos : en primer lugar de los actores locales indígenas y no indígenas, pero también de personas y de entidades internacionales. La Semilla se da como misión concebir y/o apoyar acciones que apunten a :

  • Transmitir enseñanzas de los pueblos ancestrales de la Sierra.
  • Apoyar y preservar la naturaleza y la cultura indígena ; decididas colectivamente, estas acciones beneficiarían a las poblaciones de la Sierra.
  • Eventos ecológicos, culturales y/o artísticos.

Estas acciones buscarán reconocer, transmitir, salvaguardar y difundir la sabiduría y los conocimientos ancestrales de estos pueblos millenarios. Actualmente sus tradiciones y prácticas artísticas y sagradas están aún vivas, pero se encuentran en peligro. Existe entonces la necesidad real de preservar esta preciosa cultura milenaria de los indígenas de la Sierra Nevada de Santa Marta. Para esto, acciones como la creación de una biblioteca y de un fondo documental, así como la realización de un documental sobre las fiestas tradicionales kogis, se encuentran, a la solicitud de los indígenas, en curso de realización. También se están organizando talleres de educación ambiental para niños en Minca.

Ustedes pueden ayudarnos en estos proyectos y en este trabajo de fondo : que sea con un aporte financiero (haciendo una donación) o juntándose a los voluntarios quienes nos dan de su tiempo, energía y entusiasmo, que sea en Francia, en España, en Colombia o hasta desde otro país (hoy con Internet se puede ayudar a distancia...). Para esto, nos pueden contactar por email (contact@lasemilla.paris).

Puede encontrar más detalles en nuestro sitio Internet en esta página.

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