mardi 4 avril 2017

Ñikuma: l'esprit de la fête : "danser pour rétablir l'équilibre du monde..."

Comme nous l'avions annoncé, LA SEMILLA se lance dans un projet de film documentaire sur les fêtes traditionnelles des indiens Kogis, à leur demande. Une tradition millénaire qu'ils nous ont demandé de les aider à préserver et transmettre par ce moyen. Nous lançons aujourd'hui une campagne de financement participatif pour nous aider à donner vie à ce projet.

Découvrez ci-dessous la vidéo de présentation (teaser) :

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Cette fête, de tradition millénaire, revêt à la fois un caractère social, sacré où les danses et les musiques visent à rétablir les équilibres rompus de la nature, et aujourd'hui "thérapeutique post-conflit" où des scènes théâtrales visent à exorciser l'époque de violence qu'a traversée le pays. Ce peuple millénaire se considère comme "gardien de l'équilibre du monde" (*) depuis son territoire d'une extraordinaire biodiversité qu'ils appellent le "cœur du monde". Les kogis fascinent de part leur sagesse millénaire, leur non-violence au milieu de la violence et leur mode de vie cohérent et respectueux de la nature. C'est pourquoi quelques documentaires internationaux ont déjà été réalisés ces dernières années (BBC, National Geographic, France 2).

Néanmoins, cet aspect de central de leur culture - la fête annuelle du solstice - n'a pas été documenté. Nous avions déjà publié un billet sur le sujet l'été dernier, mais il n'existe pas encore de documentaire à notre connaissance. Il est pourtant d'un intérêt immense et porteur de message sur les risques de disparition d'une cultures précieuse, l'urgence de retrouver une relation harmonieuse avec la nature, la force des relation sociale, et la résilience pacifique en contexte de guerre. Ce projet a été initié à la demande des Kogis et en partenariat avec deux associations colombiennes (Ñikuma et Seineken).

Aujourd'hui nous avons réalisé ensemble une première montée dans la Sierra Nevada, pour une première étape au tournage : découverte et repérage, prise de contact pour l'association Seineken et premiers enregistrements vidéos et sonores. Voici trois quelques images de cette première montée :

Nikuma-Seineken-Semilla.jpg

L'équipe présente lors de la première sortie. De gauche à droite : Diana et Juan Pablo (de l'association Seineken), moi et Jimmy (guide et représentant de Ñikuma). Deux autres personnes devraient nous accompagner pour nos prochaines sorties : Mathilde (notre nouvelle bénévole) et Juan (cameraman de Seineken).

Subiendo__asno_.jpg Montée dans la Sierra...

Filmando_el_tambor.jpg Interview d'un joueur de tambour

Entrevista_Mamo.jpg Interview d'un jeune mamo (chaman, sage) sur le sens de la fête

Cette première montée a été entièrement financée sur fonds propres de notre association et grâce à l'énergie, au temps et à l'enthousiasme de l'ensemble de l'équipe. Nous lançons aujourd'hui une campagne de financement participatif (crowdfunding) qui nous aidera à le mener à bien, grâce à la plateforme de financement participatif de LA NEF (Zeste, première banque éthique de France). Soutenez-nous et aidez-nous à faire connaître ce projet ! C'est ici :

https://www.zeste.coop/fr/decouvrez-les-projets/detail/nikuma-lesprit-de-la-fete

'' (*) : Cette expression est inspiré par l'article de la chercheuse Carolina ORTIZ "Les gardiens de l’équilibre du monde. L’identité entre les groupes aborigènes de la Sierra Nevada de Sainte Marte", publié en 2004 dans les cahiers AHLIM de l'Université Paris.''

lundi 13 février 2017

El proyecto de La Semilla

Desde el inicio de este blog, se han publicado pocos artículos en español, la gran mayoría siendo en francés. Pues vamos a reparar poco a poco esta injusticia teniendo en cuenta que hoy LA SEMILLA es una asociación "franco-colombiana". Tres grupos se mueven juntos detrás del nombre LA SEMILLA : una asociación/fundación en Francia (Association LA SEMILLA), una segunda asociación recién nacida en Colombia (Asociación LA SEMILLA DE LA SIERRA) y un grupo "informal" en Madrid. Pero lo más importante : ¿ Que es nuestro proyecto ?

Nuestro objetivo es tejer un vínculo con los indígenas que habitan la Sierra Nevada de Santa Marta, en Colombia y crear un puente entre nuestras civilizaciones. El proyecto se articula alrededor de diferentes ítems : educativo, ecológico, cultural y artístico. Para ello, estimamos la creación de un centro educativo y cultural con el objetivo de realizar acciones con los pueblos indígenas de la Sierra nevada de Santa Marta, en Colombia. Esta región presenta la doble particularidad de ser uno de los lugares más ricos del mundo en biodiversidad (es la montaña más alta al borde del mar y presenta numerosas especies endémicas), así como de albergar en su seno una de las últimas civilizaciones precolombinas (los koguis y sus primos los arhuacos, wiwas y kankuamos).

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Es un lugar precioso que los indígenas llaman « el corazón del mundo », un paraíso que desafortunadamente se encuentra hoy amenazado por el desarrollo económico. Precisamente el mensaje de los indígenas se encuentra intrínsecamente ligado a la protección de la naturaleza.

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Nuestra asociación desea ser un lugar de intercambio entre las poblaciones que habitan esta región. Para ello, precisamos el apoyo y la participación de todos : en primer lugar de los actores locales indígenas y no indígenas, pero también de personas y de entidades internacionales. La Semilla se da como misión concebir y/o apoyar acciones que apunten a :

  • Transmitir enseñanzas de los pueblos ancestrales de la Sierra.
  • Apoyar y preservar la naturaleza y la cultura indígena ; decididas colectivamente, estas acciones beneficiarían a las poblaciones de la Sierra.
  • Eventos ecológicos, culturales y/o artísticos.

Estas acciones buscarán reconocer, transmitir, salvaguardar y difundir la sabiduría y los conocimientos ancestrales de estos pueblos millenarios. Actualmente sus tradiciones y prácticas artísticas y sagradas están aún vivas, pero se encuentran en peligro. Existe entonces la necesidad real de preservar esta preciosa cultura milenaria de los indígenas de la Sierra Nevada de Santa Marta. Para esto, acciones como la creación de una biblioteca y de un fondo documental, así como la realización de un documental sobre las fiestas tradicionales kogis, se encuentran, a la solicitud de los indígenas, en curso de realización. También se están organizando talleres de educación ambiental para niños en Minca.

Ustedes pueden ayudarnos en estos proyectos y en este trabajo de fondo : que sea con un aporte financiero (haciendo una donación) o juntándose a los voluntarios quienes nos dan de su tiempo, energía y entusiasmo, que sea en Francia, en España, en Colombia o hasta desde otro país (hoy con Internet se puede ayudar a distancia...). Para esto, nos pueden contactar por email (contact@lasemilla.paris).

Puede encontrar más detalles en nuestro sitio Internet en esta página.

mercredi 25 janvier 2017

France et Colombie : de la richesse et de la nécessité de l'échange...

La visite officielle de François Hollande en Colombie s'achève aujourd'hui. Si elle avait un caractère politique et historique pour le pays, qui n'avait pas vu de Président français depuis 28 ans, elle est peut-être aussi la traduction d'un lien ancien et de nouveau renforcé. Elle est aussi pour nous l'occasion de réaffirmer la nécessité de l'échange dans l'altérité, le défi du chemin de LA SEMILLA.

La visite du Président français s'inscrivait dans un contexte politique et culturel fort liant les deux pays : la France a décidé d'appuyer le processus de paix en marche en Colombie et cette année sera "l'Année France - Colombie 2017", marquée par des manifestations culturelles françaises en Colombie (1ère moitié de l'année) puis par des manifestations colombiennes en France (2nde moitié de l'année).

Dans son discours à la Résidence de France à Bogotá ce lundi 23 janvier, le Président français a donc beaucoup parlé du processus de paix, qualifié "d'exemple pour le monde" et de culture, très peu d'économie. Peut-être la liberté de celui qui sait qu'il va quitter le pouvoir...

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A un moment où je ne m'y attendais pas, au milieu de la foule excitée par les selfies avec le Président (désolé je n'en aurai pas à vous montrer), le chemin s'est ouvert et je me suis retrouvé face à lui. Il m'a alors serré la main et m'a demandé ce que je faisais en Colombie. Je lui ai répondu que j'étais président de l'association LA SEMILLA, qui travaille à la reconnaissance, la sauvegarde et la diffusion de la culture des indiens de la Sierra Nevada de Santa Marta. A ce moment j'ai vu l'Ambassadeur de France s'approcher et lui souffler à l'oreille "Oui, les indiens Koguis !". Cette brève intervention de l'Ambassadeur a retenu mon attention. J'ai alors pensé que ces peuples premiers de Colombie, longtemps méprisés et ignorés, commencent à capter l'attention, y compris des hommes politiques.

Alors, il est vrai que certains documentaires depuis celui d'Alan Ereira (From the hearth of the world, BBC) jusqu'au reportage récent de France 2 sur "Le trésor des Kogis" ont contribué à faire connaître l'étonnante richesse ancestrale des peuples premiers de la Sierra Nevada de Santa Marta à une frange minoritaire de la population. Maintenant, c'est peut-être autre chose qui se dessine...

Dans ce domaine aussi, les liens avec la France sont peut-être plus anciens et plus profonds que ce que l'ont pourrait penser. Si cela fait maintenant plus de 15 ans que je voyage régulièrement en Colombie (j'y vis depuis un an) et presque autant que m'intéresse aux indiens Kogis, c'est quelque-chose que je n'ai découvert que récemment. En effet, si les anthropologues souvent cités sont PREUSS ou DOLMATOV, les photos les plus anciennes répertoriées d'indiens de la Sierra sont celles du français Joseph de Brettes lors de son voyage en 1892-1893. Elle sont hébergées à BNF. Encore avant cela, le géographe français Elisée Reclus, subjugué par sa rencontre avec la Sierra Nevada et ses peuples premiers en 1855, publiait le livre Voyage à la Sierra-Nevada de Sainte Marthe. Nous en citons sur notre site internet sa magnifique introduction : https://www.lasemilla.paris/la-sierra-nevada/. Aujourd'hui encore, beaucoup de chercheurs non colombiens spécialistes des indiens de Colombie sont français ou travaillent pour des centres de recherche français (CNRS, notamment).

Alors, au de-là de son action sur le terrain, comment LA SEMILLA peut-elle contribuer à créer et renforcer cette connexion surprenante entre la France et la Colombie, entre la France et les civilisations millénaires et toujours vivantes de la SIERRA NEVADA ?. Étirant ainsi au plus loin et peut-être au plus profond le lien et la rencontre dans l'altérité ... Le bénévolat international est une réponse : le bénévole vient pour aider et donner quelque-chose de lui. Il repart enrichi et transformé et ramène alors des trésors dans ses bagages. Nous accueillons notre première bénévole française au mois de mars de cette année. La diffusion de documents en est peut-être une autre : nous commençons actuellement à travailler avec deux associations colombiennes et à la demande de deux villages kogis sur un projet de film documentaire sur leurs fêtes traditionnelles, sujet très peu documenté. Je m'y suis rendu lors de la précédente (cet été) et nous prévoyons de filmer la prochaine.

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Peut-être enfin en essayant de transmettre quelque-chose au travers d'évènements organisés par l'association parisienne. Même si cela est difficile...

Je me souviens d'un ami qui est venu récemment découvrir la Colombie et la Sierra. Il a été, je crois, très marqué par son voyage et me demandais à la fin de son séjour : "Mais comment je vais pouvoir raconter en France ce que j'ai vécu ici ?". Je lui ai répondu : "Raconte ce que tu pourras, le reste tu ne pourras pas le raconter...".

samedi 24 décembre 2016

Nouvelles de fin d'année

Atelier avec des enfants autour d'un conte indien écologique, mise en ligne de notre site Internet, rencontre avec des mamos arhuacos, création de LA SEMILLA DE LA SIERRA : cette fin d'année aura été riche en évènements et en émotions ! C'est donc un pêle-mêle de nouvelles de la Sierra que je vous propose pour vous accompagner dans vos fêtes de fin d'année.

C'est depuis l'aéroport de Santa Marta, en Colombie, que je commence ce billet, juste avant de repartir pour Bogotá :

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Tout d'abord, cette fin d'année aura été l'occasion de mettre en ligne notre site Internet, que vous pourrez visiter ici : https://www.lasemilla.paris/. Je précise que grâce à l'aide de Benjamin, et dans une optique de recherche d'autonomie, c'est un site "auto-hébergé" : il n'est donc pas sur les serveurs de Google, ni même de Gandi, il est "chez nous".

Après une période d'observation, d'analyse et de réflexion, la fin d'année aura été pour LA SEMILLA une époque de transition vers l'action sur le terrain. Un premier atelier pour enfant basé sur un conte écologique (El relato de las máscaras míticas) inspiré par les traditions des indiens de la Sierra Nevada a été organisé dans les locaux de MISION GAÏA, à Minca :

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Ce type d'atelier devrait devenir régulier (un par mois) dans le cadre d'un partenariat avec cette association.

Plus récemment, c'est un de nos membres donateurs, Julien accompagné d'un ami (Jean-Sébastien) qui sont venus faire l'expérience du "réalisme magique", de la force de la nature et de la rencontre avec les indiens dans la Sierra Nevada. Leur venue a coïncidé avec la présence ponctuelle sur Minca de deux mamos (sages, chamanes) arhuacos, qui a donné lieu à une ballade en forêt à la rencontre des plantes médicinales. Cette expérience aura été d'autant plus intéressante que Jean-Sébastien est formé et praticien en ostéopathie et en médecine chinoise. Malgré la distance linguistique (traduction arhuaco - espagnol - français), l’échange est étonnamment riche et laisse apparaître des similitudes profondes entre la médecine traditionnelle des indiens de la Sierra et la médecine traditionnelle chinoise.

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Enfin, la dernière nouvelle en date est la création de l'association fille de LA SEMILLA : l'association colombienne "LA SEMILLA DE LA SIERRA". L'assemblée constitutive a eu lieu le 21 décembre (jour du solstice d'hiver) et les statuts ont été déposé le lendemain à la Camara de comercio de Santa Marta. Cette création devrait notamment nous permettre de recevoir des bénévoles en Colombie.

Il me reste maintenant à vous souhaiter de joyeuses fêtes de fin d'année, une excellente année 2017 et à vous remercier pour votre intérêt et votre soutien !

lundi 7 novembre 2016

Une association pour un projet éducatif, écologique et culturel venant des peuples premiers

Comme nous l'avions suggéré dans deux précédents billets (De l'étude terrain au voyage sur le terrain puis Réunion d'été pour La Semilla), la phase d´étude, d'observation et de contacts sur place a conduit notre association à élargir ses objectifs. Ils sont désormais centrés autour de la création d'un centre éducatif et culturel et gardent le cap initial de tisser un lien avec les Indiens vivant dans la Sierra Nevada de Colombie pour créer un pont entre nos civilisations.

Ce temps de l'observation, de la réflexion et de la discussion, systématiquement observé par les communautés indiennes avant toute décision importante, était en effet nécessaire. Il nous a permis de définir une feuille de route et un texte de présentation de nos objectifs et de notre projet dont voici le contenu :

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'' Quel est notre objectif ?''

Le but de notre association est de tisser un lien avec les Indiens vivant dans la Sierra Nevada de Colombie pour créer un pont entre nos civilisations. Il se décline en différents volets : éducatif, écologique, culturel et artistique. Pour ce faire, nous envisageons de créer un centre éducatif et culturel afin de pouvoir mener des actions en lien avec les peuples premiers de la Sierra Nevada de Santa Marta, en Colombie. Cette région a la double particularité d'être un des lieux les plus riches en biodiversité au monde (plus haute montagne en bord de mer avec de nombreuses espèces endémiques) et d'héberger en son sein une des dernières civilisations précolombienne (les kogis et leurs « cousins » arhuacos, wiwas et kankuamos). C’est un lieu précieux que les indiens appellent le « cœur du monde », un paradis malheureusement aujourd’hui menacé par le développement économique. Or, le message des indiens est intrinsèquement lié à la protection de la nature. Notre association souhaite être un lieu d’échange entre toutes populations vivant dans cette région. Pour cela nous avons besoin du soutien et de la participation de tous : d’abord les acteurs locaux, indiens et non indiens, mais aussi de personnes et d’entités internationales. Concrètement, LA SEMILLA pourrait soutenir ou porter :

  • des enseignements venant des peuples premiers de la « Sierra » ;
  • des actions d’appui et préservation au bénéfice des populations de la Sierra, décidées collectivement ;
  • des événements écologiques, culturels et artistiques.

Ces actions viseront à reconnaître, transmettre, sauvegarder et diffuser la sagesse et les connaissances ancestrales de ces peuples alors que leurs traditions pratiques, artistiques et sacrées, bien que toujours vivantes, sont menacées. Il y a donc nécessité de préserver la culture précieuse et millénaire des indiens de la Sierra Nevada. Pour cela, des actions comme la création d’une bibliothèque et un fond documentaire, la réalisation de films sur certains aspects méconnus (fêtes traditionnelles) sont déjà en cours à la demande des indiens.

A qui est destiné notre projet ?

Le public qui pourrait bénéficier de notre action et de notre centre éducatif et culturel est très large : les enfants mais aussi les adultes, locaux comme étrangers sont concernés. Car notre projet est d’ordre :

  • social : certaines personnes ne savent pas lire ou écrire ;
  • écologique : certains paysans perdent les modes de culture traditionnelle que les indiens ont su conserver tandis que les indiens ont parfois du mal à gérer des contacts nouveaux avec la société non indienne qui les entoure ;
  • culturel et philosophique : de nombreuses personnes, venant parfois de très loin, s'installent ou passent dans la région car elles ont un intérêt et un respect profond pour des peuples premiers dont la sagesse commence à être reconnue internationalement (France 2 , NATIONAL GEOGRAFIC, BBC).

Où va se situer notre action ?

Pour débuter, nous avons établi une présence et créé des relations dans la région. A Minca (aujourd'hui la « capitale écologique de la Sierra Nevada », véritable porte d'entrée de la Sierra à 20 minutes de l’agglomération de Santa Marta) et à Rio Ancho, plus éloignée d’un centre urbain mais proche de plusieurs communautés Kogies avec lesquelles nous avons déjà des relations.

dimanche 4 septembre 2016

Fête dans la Sierra

Comme la dernière fois, c'est après une lente ascension dans la Sierra Nevada de Santa Marta et accompagnés de quelques kogis et de deux mules chargées, que nous (Jimmy, David et moi) arrivons au village de Yinkoamero où la fête annuelle a déjà commencé.

Ce village, tout comme Tungueka, est situé sur des terres récupérées à l’État grâce à la ténacité de leur "mama" (chamane, sage). Il s'est ironiquement construit autour d'un bâtiment qui appartenait jadis au Ministère de l'Environnement.

Originaire du Sud-Ouest de la France où j'ai participé pendant de nombreuses années à animer musicalement des fêtes inspirées par les cultures basque et espagnole, ma première impression est étrange : des danses, des tambours, du blanc et du rouge et quelques kogis égayés par l'alcool qui seront les premiers à nous approcher. Même les toros sont là :

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Tout ceci m'est familier et pourtant je ne m'attends pas à le trouver ici, comme ça... En fait, je vais découvrir petit à petit que ce n'est que la partie visible de quelque-chose de plus grand et de moins perceptible, mais c'est par là qu'il nous faut entrer. Après un répit dans une maison gentiment libérée pour nous par une famille du village, nous pénétrons donc dans la danse et la musique :

Les danses sont rythmées par les tambours et les flûtes traditionnelles ("Kuizi" de type mâle à un trou ou femelle à 5 trous). Elles sont parfois libres ou bien correspondent à des moments bien définis et à une chorégraphie précise, en général sur des thèmes liées à la nature. Il y a la danse du serpent (venimeux et non venimeux), du renard, de la poule, etc. Elles peuvent être dansées par les hommes, comme ici :

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les femmes, :

ou les deux, avec parfois la participation des enfants comme dans la danse de la chauve-souris ("nuizhi") réalisée de nuit.

En plus de ces danses traditionnelles, millénaires pour certaines, la fête de Yinkoamero innovera cette année avec une nouveauté. Les habitants avaient demandé à Jimmy de leur trouver des uniformes militaires. Nous leur en avons amenés deux qui leur permettront de rejouer des scènes ressurgissant d'une époque extrêmement dure où le village était pris en tenaille entre la guérilla des FARCs et les paramilitaires. Certaines familles en ont payé un lourd tribu et il faut "l'exorciser", 15 ans après. Des jeux théâtraux serviront à cela :

Car pour les kogis, la vie est une recherche constante d'équilibre qui s'effectue au travers d'une méditation quotidienne autour du "poporro" et de rituels de nettoyages physique, psychique et spirituel. Les danses et les chants, réalisés sans interruption pendant cette fête par des kogis dont certain(e)s peuvent passer plusieurs jours et plusieurs nuits sans dormir, jouent un rôle fondamental dans la préservation de cet équilibre entre eux, avec la nature et avec le Père créateur "Serenkua". Les "mamas" y veillent et le côté festif et parfois alcoolisé de la fête sert pour eux de révélateur à des problèmes qui peuvent être plus profonds et qui seront ensuite discutés et travaillés plusieurs jours durant dans le temple kogi : la nuhé ou cansamaria.

con_los_mamas.jpg (Jimmy, aux côtés de deux mamas à l'entrée du temple kogi, tous trois avec leur poporro)

Peu après notre arrivée, le mama "Juan" nous avait fait monter sur la colline qui surplombe le village en nous demandant de concentrer nos pensées sur : D'où nous venons ? Pourquoi nous sommes là ? et Qu'est-ce-que nous sommes venus apporter ? puis de lui remettre ces pensées.

"Ex-trospection" et introspection cohabitent dans une culture où les bains quotidiens dans la rivière voisine du village sont aussi une occasion de "nettoyage intérieur", complémentaire au nettoyage extérieur du corps : "nettoyer l'intérieur de la coupe". La fête sera d'ailleurs l'occasion d'un rituel annuel au bord de la rivière, pour clore l'année écoulée et se préparer à celle à venir :

Mais comme à chaque fois, une des choses qui m'émerveille le plus chez les kogis c'est leurs enfants. Leur posture, leur vitalité, leur force intérieure et extérieure, leur malice respectueuse et leur regard... Les voici en train de manger des sucreries locales (canne à sucre récoltée dans les environs en fin de fête) :

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Pour finir, je profite de ce thème des enfants pour faire une transition vers un très beau court-métrage intitulé "Les Graines d'un nouveau monde". Il a été tourné tout récemment avec des enfants dans la Sierra Nevada par l'association française Les films au clair de Lune (que j'ai eu l'occasion de rencontrer à Santa Marta). Le film met en scène des enfants de la ville qui vont rencontrer des enfants Wiwas (autre ethnie indienne de la Sierra Nevada, cousine des kogis), pour découvrir une autre façon de voir le monde, à la fois tellement éloignée de notre "civilisation" et pourtant tellement évidente. Heureusement, les choses sont plus simples à faire passer à travers des mots d'enfants...

NB : Jusqu'à maintenant, par respect et pudeur, j'avais soigneusement évité de diffuser et même de prendre des photos des kogis de face (à part celle du mama, réalisée avec son autorisation). Ce "changement de braquet" est intervenu à la demande de kogis de Tungueka et Yinkoamero et de leur mama en particulier. Ils souhaitent en effet voir se réaliser un film-documentaire sur leurs fêtes traditionnelles afin de préserver la mémoire de cet élément central de leur patrimoine culturel. La SEMILLA se tenant aux côtés de l'association colombienne ÑIKUMA (co-présidée par Jimmy et un kogi) dans ce projet, ceci était même une des raisons de ce voyage de 5 jours.

mardi 16 août 2016

Réunion d'été pour LA SEMILLA

De retour en Colombie après un mois et demi en France, je reprends ma plume numérique. Ceux qui suivent notre blog allaient finir par penser qu'il ne se passait plus rien à LA SEMILLA et je ne voudrais pas qu'ils s'inquiètent... Il me serait en effet difficile de vous raconter tous les évènements récents tant ils ont été riches et je vais donc me contenter ici de revenir sur la réunion de notre Conseil d'Administration qui a eu lieu au mois de juillet.

Au-delà du fait qu'elle a permis de dynamiser notre équipe qui s'est élargie (encore bienvenue à Paola !), elle aura surtout été l'occasion de se mettre d'accord sur une nouvelle définition de notre projet. Trois facteurs y ont contribué : l'étude externe réalisée pour nous par l'association colombienne MISION GAIA, mes premières observations sur place et des sollicitations de collaboration émanant d'acteurs associatifs locaux.

La décision collective qui a été prise vise à élargir nos champs d'action pour passer de la création d'une école à celle d'un centre éducatif et culturel tout en gardant notre objectif initial de "construire un pont entre notre monde "moderne" et globalisée et les peuples premiers de la Sierra Nevada en Colombie (indiens Kogis notamment)". Objectif qui continue de se décliner en des facettes écologique, éducative et culturelle. Nous gardons bien évidemment aussi des projets dirigés vers les enfants (et nous sommes actuellement en discussion avec une association colombienne sur ce sujet) mais cet élargissement nous permettra notamment de répondre à des besoins locaux et à des sollicitations récentes, par exemple :

  • jouer un rôle d'éducation écologique pour des populations adultes ;
  • aider et soutenir une association locale partenaire (co-dirigée par un mamo kogi !) pour l'élaboration d'un film-documentaire sur les fêtes kogis, à des fins de sauvegarde de leur patrimoine culturel.

Justement sur ce dernier sujet, c'est avec émotion que je "monte" cette semaine dans la Sierra Nevada de Santa Marta pour assister à une fête indienne traditionnelle et j'espère vous ramener prochainement quelques images, si les kogis m'y autorisent.

samedi 30 avril 2016

Voyage en Terre Kogi

Dans notre précédent billet, nous faisions référence à la restitution des objets précolombiens qui s'est déroulée le 25 février dernier. Depuis, un dossier du Figaro Magazine et une émission de France 2 ont été consacrés à cet évènement historique, réalisé avec l'aide de l'association TCHENDUKUA. Inverser le mouvement, aller vers la dernière civilisation précolombienne en état de marche, non plus pour voler, conquérir ou mépriser mais pour échanger, apprendre et respecter. C'était l'objet de la restitution et c'est aussi à cela que notre association souhaite œuvrer. Le voyage dont je reviens tout juste, jusqu'au village kogi de Yinkoamero, dans le département de la Guajira (Colombie) va dans ce sens. Voyage en territoire kogi, loin de notre monde moderne...

La région de la Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie, qui est la plus haute montagne en bord de mer de la planète (le Pico Colón atteint 5775 m à 30 km du bord de mer...), se caractérise par sa biodiversité incroyable et par la présence de la dernière civilisation précolombienne en état de marche : les descendants des Tayronas. Des 4 familles présentes dans la Sierra Nevada, à savoir les indiens Kogis, Arhuacos, Wiwas et Kankuamos, la première compte 10 à 12 000 personnes et elle est probablement celle qui a le mieux préservé sa culture et sa sagesse ancestrales. Il faut dire qu'à l'exception de quelques villages facilement accessibles, l'accès au territoire kogui nécessite quelques efforts physiques et d'être accompagné par quelques-unes des rares personnes à avoir leur confiance.

C'est donc avec l'aide de "Jimmy", un guide qui a établi depuis plus de 20 ans une relation presque filiale avec le "mamo" Juan (sage, chamane) de Yinkoamero, que j'entreprends l'expédition. Ce n'est pas ma première rencontre avec les indiens de la Sierra Nevada, mais jusque là, j'étais resté dans des zones basses, où l'on trouve des villages plus faciles d'accès. C'est le cas du premier village que nous traverserons, situé sur des terres ancestrales restituées aux kogis par le gouvernement colombien, grâce à l'insistance et à la force du mamo Juan. C'est donc un village récemment construit et relativement facile d'accès : on peut même y accéder en "moto taxi" depuis la route. Cependant, l'ambiance y est saisissante et on peut déjà y percevoir la force de la Sierra :

Si cette restitution est un beau pas en avant pour les droits des indiens, c'est aussi un apprentissage pour des personnes venues de plus haut et qui doivent apprendre à gérer le contact avec notre civilisation. Jimmy m'explique le travail d'éducation qu'il effectue lorsqu'il voit par exemple des enfants jouer avec une pile ou batterie qu'ils ont perforée pour en faire une voiture parce qu'ils n'ont aucune conscience de sa toxicité...

Passés les premiers contacts, les rituels d'échanges, et des approches parfois timides et émouvantes, nous poursuivons notre route vers Yinkoamero. Le paysage change, la nature se fait plus forte et présente : nous entrons en territoire kogi ! Ici plus de trace de notre "civilisation moderne". Dans cette deuxième étape de notre trajet (qui nous nécessitera un jour et demi), nous ne rencontrerons même pas un paysan colombien : que des indiens, tous kogis, certains parlant espagnol, d'autre pas. Le chemin se fait plus difficile, offrant parfois des vestiges de la civilisation Tayrona, comme cet escalier :

Parfois c'est le paysage naturel lui-même qui est saisissant, à l'image de cette immense versant rocheux lisse duquel s'écoule un léger filet d'eau :

Les Kogis le surnoment "El vestido" car pour eux, cette plaque rocheuse contient la mémoire d'un de leurs savoirs traditionnels à la fois pratique et sacré : le tissage.

Nous arriverons finalement sous la pluie et trempés à la maison de mamo Juan, un peu en retrait du village de Yinkoamero. Distribution de cadeaux (el saludo"), nous apportons notamment des poissons séchés et nous sommes accueillis en retour avec une soupe à base d'une racine locale ("malanga" en espagnol, "mungi" en langue kogi). Le goût est agréable et surtout elle est très rassasiante après les heures de marche que nous venons de vivre, pour cette lente ascension. Nous pourrons dormir dans la "cansamaria" voisine qui sert de temple et de lieux de discussion aux kogis, témoignage de la proximité et de la confiance que fait Mamo Juan à Jimmy.

Les deux jours qui viennent, nous pourrons assister à des évènements exceptionnels comme la construction d'une nouvelle cansamaria (de forme carrée, celle-là) :

C'est assez impressionnant à voir. Pas de chef, juste le regard contemplatif du mamo et la vingtaine de kogis semble pourtant incroyablement coordonnée et efficace. Il faut à peine 3 jours pour une construction uniquement en bois et fibre végétale : même pas un clou ou une vis...

Cependant, le plus marquant et le plus fort dans ce voyage sera sans aucun doute les longues discussions autour du feu avec le mamo, dans l'intimité de la cansamaria. Lui raconter mon histoire, lui parler de notre projet, le suivre lorsqu'il passe du matériel au spirituel... Je n'ai pas de photos à montrer et il me serait difficile de relater cette partie en détail... Je peux juste simplement dire que j'ai senti une relation de confiance mutuelle peu à peu s'établir, dans la profondeur du dialogue et de la présence. "Quatre fois" me dira-t-il, "Tu dois venir ici quatre fois...".

Le mamo nous accompagnera dans notre descente. Environ 5 heures en pleine chaleur et sur des chemins escarpés. Malgré ses 71 ans, sa marche est assurée et sa position toujours verticale et stable. Il n'a pas besoin de boire quand j'avalerai à moi seul presque 2 litres d'eau. Il semble à la fois présent avec la montagne et les irrégularités du sentier et en même temps ailleurs. Il marche, tout en utilisant son "poporro", objet sacré qui permet aux indiens un "travail intérieur".

"Quatre fois", peut-être le début d'un dialogue...

lundi 7 mars 2016

Carnet de voyage : de Taganga à Cartagena

De la restitution des objets précolombiens aux Kogis, célébrée ensuite à l´Alliance Française de Santa Marta, jusqu´au Festival international de cinéma de Cartagena (FICCI), en passant par des "rencontres écologiques" dans la Sierra Nevada, ce premier passage sur la Côte caraïbe colombienne aura été riche d´évènements. Parfois prévus, parfois innatendus car, comme on dit ici, "Nada es seguro, todo es posible" (Rien n´est sûr, tout est possible).

Je devais atterir le 29 février à Santa Marta, mes billets d´avion avaient été achetés. Finalement j´apprends par le biais de l´Association TCHENDUKUA, organisatrice de l´évènement, que la restitution historique d´objets précolombiens aux indiens Kogis (dans le cadre du projet ZIGONESHI) aura lieu le 25, après avoir été plusieurs fois décalée. Information, inspiration, réaction : j´avance donc mes billets pour le 24. Malheureusement (?), le lieu de restitution initialement prévu dans le petit port de TAGANGA, sera déplacé vers un endroit tenu secret au dernier moment. La restitution aura donc bien lieu, en comité très restreint et afin de préserver la solemnité de la restitution de ces objets en or, sacrés pour les Kogis. L´évènement est relaté sur le blog du navigateur Olivier JEHL.

Donc, "rien n´est sûr"... Mais comme "tout est possible", ma journée en partie improvisée du 25 sera un feu d´artifice d´évènements innatendus : visite d´une école à TAGANGA, rencontre-déjeûner avec des personnes désireuses d´aider notre association et finalement soirée à l´Alliance Française. Celle-ci sera également un concentré de rencontres : des représentants locaux ou français de diverses associations (TCHENDUKUA, Les films au clair de lune, etc.), des journalistes de médias régionaux, l´Ambassadeur de France, le directeur de l´Alliance Française ou des chercheurs qui travaillent avec les communautés indiennes.

Le fait d´avoir avancé mes billets me permettra également d´assister à une "rencontre écologique", deux jours plus tard dans une "finca" près de Minca. Au menu : consommation consciente, protection des cours d´eau, échanges de graines ("semillas") :

Egalement, protection des savoirs ancestraux, avec la "Universidad de los saberes ancestrales (UDSA)" qui s´approche un peu de notre projet. Rencontre et longues conversations avec l´indien wiwa Lwtana Nacoggi : écoute et questions d´abord. Seulement à la fin, je lui expose le projet LA SEMILLA. Il semble adhérer...

Après Minca, la puissance et la présence de la nature de la Sierra Nevada, changement de décor complet : la ville précoloniale de Cartagena (où vivent deux amis) et son festival international de cinéma. Ici se mélangent beauté, culture, créativité, pauvreté et richesse opulente. Cartagena accueille à la fois des touristes richissimes et une des plus gros cordons de misère d´Amérique latine : un immense yacht privé est stationné dans le port pendant que des nécessiteux mendient divers services de quelques centimes à quelques euros :

Certains films du festival touchent à nos sujets, par exemple :

  • "La balada del Oppenheimer park" : à travers un groupe de descendants des esquimaux SDF qui vivent dans un parc de Vancouver dont ils revendiquent la terre, le réalisateur aborde la survivance de la culture indigène dans un environnement "aculturant" ;
  • "Las aventuras de Nuku" : dessin animé écologique pour tous les âges qui met en scène un petit indien aux allures kogi, un mamo et une entrepreneuse cupide et destructrice. Le message est joli et la critique de notre société drôle et réaliste.

Une prise de conscience est en cours et dans tous les secteurs, même si elle est encore minoritaire : certaines choses sont sacrées et sont infiniment plus fortes que les intérêts financiers, politiques ou scientifiques...

lundi 14 décembre 2015

COP21 : au-delà des déclarations ?

La "COP21" vient de s'achever en fin de semaine dernière avec la signature de l'accord de Paris. Certains le qualifient d'historique pendant que d'autres n'y voient qu'une déclaration de bonnes intentions, soulignant qu'en l'absence de mécanisme coercitif, cet accord n'est pas juridiquement contraignant. Pour notre association, qui s'est rendue au Bourget pour l'occasion, le lien avec la nature et la protection de l'environnement qui en découle, beaucoup plus larges que les seules émissions de CO2, doivent être redécouverts et placés au cœur de l'enseignement pour devenir un savoir fondamental. Nous pensons que les peuples premiers peuvent nous y aider.

L'épuisement des ressources fossiles, les émissions de CO2 et la pollution de l'air qui en découlent sont certes un problème important. Comme disait le Sheikh Rashid ben Saïd al-Maktoum, émir de Dubaï : « Mon grand-père se déplaçait en chameau. Mon père conduisait une voiture. Je vole en jet privé. Mes fils conduiront des voitures. Mes petits-fils se déplaceront en chameau ». Mais ils masquent aussi d'autres problèmes plus grands encore : épuisement et pollution de l'eau, gestion de déchets chaque jour plus importants, disparition des abeilles à l'origine de la pollinisation de 70% des espèces végétales de notre planète, etc. Le problème est global mais les solutions sont probablement à chercher dans le local, peut-être chez ceux qui ont su garder une relation harmonieuse avec la nature : les peuples premiers, parmi lesquels les Kogis.

Lorsque je me suis rendu au COP21, au Bourget, c'est avec un grand plaisir que j'ai pu visiter et assister à des conférences au sein du "pavillon des peuples autochtones". Les intervenants, qu'ils proviennent de l'ONU ou d'ONG internationales, y soulignaient l'urgence de ré-apprendre des savoirs conservés par les peuples premiers :

J'ai découvert que de nombreuses initiatives commencent à émerger sur ces sujets. Il y était même question d'éducation. Cependant j'ai demandé, à plusieurs intervenants s'ils connaissaient des cas d'écoles, comme celles que nous projetons de créer ; c'est à dire qui auraient une partie de leurs enseignements inspirés et transmis par les peuples premiers à des enfants "non indiens". Même si l'information demande à être confirmée - une personne du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) m'a dit qu'elle se renseignerait mieux - ceux/celles avec qui j'ai pu discuter m'ont dit que l'idée leur paraissait très bonne mais qu'à leur connaissance cela n'existait pas.

Alors allons-y, tentons l'expérience ! Ensemble...

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