mercredi 31 janvier 2018

2018 : Continuez ou commencez à cheminer à nos côtés !

En ce dernier jour de janvier, nous remercions une fois de plus tout ce qui nous ont soutenu durant cette année 2017. C'est en effet grâce à vos dons et à l'aide de certaines personnes qui nous aidées sur le terrain, que nous avons pu mener à bien les projets mentionnés dans les articles de ce blog.

Tout d'abord (il est encore temps...) : Bonne année 2018 ! à celles et ceux à qui nous ne l'avons pas encore souhaitée avec cette très belle carte, dessinée par Paola membre de notre CA.

Carte_Voeux_2018.jpg

Nous voulons évidemment vous inviter à continuer à nous soutenir car nos projets nécessitent une aide financière et les dépenses que nous effectuons sur le terrain, ce sont aujourd'hui vos dons. Pour devenir membre e LA SEMILLA ou renouveler votre adhésion, vous trouverez une page dédiée sur la plateforme Hello Asso (cliquer sur l'image) :

Adhesion_La_Semilla_2018.png

Remarque: d'autres moyens que la souscription en ligne sont aussi possibles, voir ici.

Continuer ce chemin, tisser un lien avec les indiens de la Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie pour créer un pont par la culture avec une civilisation millénaire qui peut nous apprendre beaucoup en ces temps de chamboulement de notre société, c'est l'objet de cette petite vidéo faite en fin d'année par nos amis de Seïneken. Vous pourrez y voir nos "grands frères" (comme ils se nomment) les koguis et presque toute notre équipe :

Youtube-video.jpg, oct. 2021

Par ordre d'apparition) : Inocencio musicien kogui, Jimmy secrétaire de notre association et qui travaille depuis 25 ans avec les Koguis, moi-même, Juan-Pablo de Seïneken qui a réalisé cette vidéo, le mama mayor Counchacala qui a été formé pendant plus de vingt ans dans l'obscurité et le silence des grottes des sommets de la Sierra Nevada, le mama Mathias qui effectue une danse sacrée, beaucoup de Koguis hommes et femmes des villages de Tungueka et Yinkuamero, Mathilde notre bénévole et l'équipe de tournage de Seïneken (Juan-Pablo, Juanes et Diana).

Pour que l'aventure continue, ensemble !

dimanche 1 octobre 2017

Assemblée Générale et Bilan 2016

Cet été a été l'occasion pour LA SEMILLA d'organiser un séminaire de trois jours et de réunir son Assemblée générale.

Nous y avons échangé sur nos nombreux projets et nous avons pris le temps, en plein 20ème arrondissement de Paris, de nous arrêter un peu pour contempler le chemin parcouru depuis la création de notre association. Le Bilan Moral 2016 relate ce chemin, qui continue aujourd'hui.

mardi 4 avril 2017

Ñikuma: l'esprit de la fête : "danser pour rétablir l'équilibre du monde..."

Comme nous l'avions annoncé, LA SEMILLA se lance dans un projet de film documentaire sur les fêtes traditionnelles des indiens Kogis, à leur demande. Une tradition millénaire qu'ils nous ont demandé de les aider à préserver et transmettre par ce moyen. Nous lançons aujourd'hui une campagne de financement participatif pour nous aider à donner vie à ce projet.

Découvrez ci-dessous la vidéo de présentation (teaser) :

Youtube-video.png

Cette fête, de tradition millénaire, revêt à la fois un caractère social, sacré où les danses et les musiques visent à rétablir les équilibres rompus de la nature, et aujourd'hui "thérapeutique post-conflit" où des scènes théâtrales visent à exorciser l'époque de violence qu'a traversée le pays. Ce peuple millénaire se considère comme "gardien de l'équilibre du monde" (*) depuis son territoire d'une extraordinaire biodiversité qu'ils appellent le "cœur du monde". Les kogis fascinent de part leur sagesse millénaire, leur non-violence au milieu de la violence et leur mode de vie cohérent et respectueux de la nature. C'est pourquoi quelques documentaires internationaux ont déjà été réalisés ces dernières années (BBC, National Geographic, France 2).

Néanmoins, cet aspect de central de leur culture - la fête annuelle du solstice - n'a pas été documenté. Nous avions déjà publié un billet sur le sujet l'été dernier, mais il n'existe pas encore de documentaire à notre connaissance. Il est pourtant d'un intérêt immense et porteur de message sur les risques de disparition d'une cultures précieuse, l'urgence de retrouver une relation harmonieuse avec la nature, la force des relation sociale, et la résilience pacifique en contexte de guerre. Ce projet a été initié à la demande des Kogis et en partenariat avec deux associations colombiennes (Ñikuma et Seineken).

Aujourd'hui nous avons réalisé ensemble une première montée dans la Sierra Nevada, pour une première étape au tournage : découverte et repérage, prise de contact pour l'association Seineken et premiers enregistrements vidéos et sonores. Voici trois quelques images de cette première montée :

Nikuma-Seineken-Semilla.jpg

L'équipe présente lors de la première sortie. De gauche à droite : Diana et Juan Pablo (de l'association Seineken), moi et Jimmy (guide et représentant de Ñikuma). Deux autres personnes devraient nous accompagner pour nos prochaines sorties : Mathilde (notre nouvelle bénévole) et Juan (cameraman de Seineken).

Subiendo__asno_.jpg Montée dans la Sierra...

Filmando_el_tambor.jpg Interview d'un joueur de tambour

Entrevista_Mamo.jpg Interview d'un jeune mamo (chaman, sage) sur le sens de la fête

Cette première montée a été entièrement financée sur fonds propres de notre association et grâce à l'énergie, au temps et à l'enthousiasme de l'ensemble de l'équipe. Nous lançons aujourd'hui une campagne de financement participatif (crowdfunding) qui nous aidera à le mener à bien, grâce à la plateforme de financement participatif de LA NEF (Zeste, première banque éthique de France). Soutenez-nous et aidez-nous à faire connaître ce projet ! C'est ici :

https://www.zeste.coop/fr/decouvrez-les-projets/detail/nikuma-lesprit-de-la-fete

'' (*) : Cette expression est inspiré par l'article de la chercheuse Carolina ORTIZ "Les gardiens de l’équilibre du monde. L’identité entre les groupes aborigènes de la Sierra Nevada de Sainte Marte", publié en 2004 dans les cahiers AHLIM de l'Université Paris.''

mercredi 25 janvier 2017

France et Colombie : de la richesse et de la nécessité de l'échange...

La visite officielle de François Hollande en Colombie s'achève aujourd'hui. Si elle avait un caractère politique et historique pour le pays, qui n'avait pas vu de Président français depuis 28 ans, elle est peut-être aussi la traduction d'un lien ancien et de nouveau renforcé. Elle est aussi pour nous l'occasion de réaffirmer la nécessité de l'échange dans l'altérité, le défi du chemin de LA SEMILLA.

La visite du Président français s'inscrivait dans un contexte politique et culturel fort liant les deux pays : la France a décidé d'appuyer le processus de paix en marche en Colombie et cette année sera "l'Année France - Colombie 2017", marquée par des manifestations culturelles françaises en Colombie (1ère moitié de l'année) puis par des manifestations colombiennes en France (2nde moitié de l'année).

Dans son discours à la Résidence de France à Bogotá ce lundi 23 janvier, le Président français a donc beaucoup parlé du processus de paix, qualifié "d'exemple pour le monde" et de culture, très peu d'économie. Peut-être la liberté de celui qui sait qu'il va quitter le pouvoir...

Discours_F.HOLLANDE_Bogota.jpg

A un moment où je ne m'y attendais pas, au milieu de la foule excitée par les selfies avec le Président (désolé je n'en aurai pas à vous montrer), le chemin s'est ouvert et je me suis retrouvé face à lui. Il m'a alors serré la main et m'a demandé ce que je faisais en Colombie. Je lui ai répondu que j'étais président de l'association LA SEMILLA, qui travaille à la reconnaissance, la sauvegarde et la diffusion de la culture des indiens de la Sierra Nevada de Santa Marta. A ce moment j'ai vu l'Ambassadeur de France s'approcher et lui souffler à l'oreille "Oui, les indiens Koguis !". Cette brève intervention de l'Ambassadeur a retenu mon attention. J'ai alors pensé que ces peuples premiers de Colombie, longtemps méprisés et ignorés, commencent à capter l'attention, y compris des hommes politiques.

Alors, il est vrai que certains documentaires depuis celui d'Alan Ereira (From the hearth of the world, BBC) jusqu'au reportage récent de France 2 sur "Le trésor des Kogis" ont contribué à faire connaître l'étonnante richesse ancestrale des peuples premiers de la Sierra Nevada de Santa Marta à une frange minoritaire de la population. Maintenant, c'est peut-être autre chose qui se dessine...

Dans ce domaine aussi, les liens avec la France sont peut-être plus anciens et plus profonds que ce que l'ont pourrait penser. Si cela fait maintenant plus de 15 ans que je voyage régulièrement en Colombie (j'y vis depuis un an) et presque autant que m'intéresse aux indiens Kogis, c'est quelque-chose que je n'ai découvert que récemment. En effet, si les anthropologues souvent cités sont PREUSS ou DOLMATOV, les photos les plus anciennes répertoriées d'indiens de la Sierra sont celles du français Joseph de Brettes lors de son voyage en 1892-1893. Elle sont hébergées à BNF. Encore avant cela, le géographe français Elisée Reclus, subjugué par sa rencontre avec la Sierra Nevada et ses peuples premiers en 1855, publiait le livre Voyage à la Sierra-Nevada de Sainte Marthe. Nous en citons sur notre site internet sa magnifique introduction : https://www.lasemilla.paris/la-sierra-nevada/. Aujourd'hui encore, beaucoup de chercheurs non colombiens spécialistes des indiens de Colombie sont français ou travaillent pour des centres de recherche français (CNRS, notamment).

Alors, au de-là de son action sur le terrain, comment LA SEMILLA peut-elle contribuer à créer et renforcer cette connexion surprenante entre la France et la Colombie, entre la France et les civilisations millénaires et toujours vivantes de la SIERRA NEVADA ?. Étirant ainsi au plus loin et peut-être au plus profond le lien et la rencontre dans l'altérité ... Le bénévolat international est une réponse : le bénévole vient pour aider et donner quelque-chose de lui. Il repart enrichi et transformé et ramène alors des trésors dans ses bagages. Nous accueillons notre première bénévole française au mois de mars de cette année. La diffusion de documents en est peut-être une autre : nous commençons actuellement à travailler avec deux associations colombiennes et à la demande de deux villages kogis sur un projet de film documentaire sur leurs fêtes traditionnelles, sujet très peu documenté. Je m'y suis rendu lors de la précédente (cet été) et nous prévoyons de filmer la prochaine.

Musique_-_fete_kogie.jpg

Peut-être enfin en essayant de transmettre quelque-chose au travers d'évènements organisés par l'association parisienne. Même si cela est difficile...

Je me souviens d'un ami qui est venu récemment découvrir la Colombie et la Sierra. Il a été, je crois, très marqué par son voyage et me demandais à la fin de son séjour : "Mais comment je vais pouvoir raconter en France ce que j'ai vécu ici ?". Je lui ai répondu : "Raconte ce que tu pourras, le reste tu ne pourras pas le raconter...".

samedi 24 décembre 2016

Nouvelles de fin d'année

Atelier avec des enfants autour d'un conte indien écologique, mise en ligne de notre site Internet, rencontre avec des mamos arhuacos, création de LA SEMILLA DE LA SIERRA : cette fin d'année aura été riche en évènements et en émotions ! C'est donc un pêle-mêle de nouvelles de la Sierra que je vous propose pour vous accompagner dans vos fêtes de fin d'année.

C'est depuis l'aéroport de Santa Marta, en Colombie, que je commence ce billet, juste avant de repartir pour Bogotá :

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Tout d'abord, cette fin d'année aura été l'occasion de mettre en ligne notre site Internet, que vous pourrez visiter ici : https://www.lasemilla.paris/. Je précise que grâce à l'aide de Benjamin, et dans une optique de recherche d'autonomie, c'est un site "auto-hébergé" : il n'est donc pas sur les serveurs de Google, ni même de Gandi, il est "chez nous".

Après une période d'observation, d'analyse et de réflexion, la fin d'année aura été pour LA SEMILLA une époque de transition vers l'action sur le terrain. Un premier atelier pour enfant basé sur un conte écologique (El relato de las máscaras míticas) inspiré par les traditions des indiens de la Sierra Nevada a été organisé dans les locaux de MISION GAÏA, à Minca :

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Ce type d'atelier devrait devenir régulier (un par mois) dans le cadre d'un partenariat avec cette association.

Plus récemment, c'est un de nos membres donateurs, Julien accompagné d'un ami (Jean-Sébastien) qui sont venus faire l'expérience du "réalisme magique", de la force de la nature et de la rencontre avec les indiens dans la Sierra Nevada. Leur venue a coïncidé avec la présence ponctuelle sur Minca de deux mamos (sages, chamanes) arhuacos, qui a donné lieu à une ballade en forêt à la rencontre des plantes médicinales. Cette expérience aura été d'autant plus intéressante que Jean-Sébastien est formé et praticien en ostéopathie et en médecine chinoise. Malgré la distance linguistique (traduction arhuaco - espagnol - français), l’échange est étonnamment riche et laisse apparaître des similitudes profondes entre la médecine traditionnelle des indiens de la Sierra et la médecine traditionnelle chinoise.

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Enfin, la dernière nouvelle en date est la création de l'association fille de LA SEMILLA : l'association colombienne "LA SEMILLA DE LA SIERRA". L'assemblée constitutive a eu lieu le 21 décembre (jour du solstice d'hiver) et les statuts ont été déposé le lendemain à la Camara de comercio de Santa Marta. Cette création devrait notamment nous permettre de recevoir des bénévoles en Colombie.

Il me reste maintenant à vous souhaiter de joyeuses fêtes de fin d'année, une excellente année 2017 et à vous remercier pour votre intérêt et votre soutien !

lundi 14 décembre 2015

COP21 : au-delà des déclarations ?

La "COP21" vient de s'achever en fin de semaine dernière avec la signature de l'accord de Paris. Certains le qualifient d'historique pendant que d'autres n'y voient qu'une déclaration de bonnes intentions, soulignant qu'en l'absence de mécanisme coercitif, cet accord n'est pas juridiquement contraignant. Pour notre association, qui s'est rendue au Bourget pour l'occasion, le lien avec la nature et la protection de l'environnement qui en découle, beaucoup plus larges que les seules émissions de CO2, doivent être redécouverts et placés au cœur de l'enseignement pour devenir un savoir fondamental. Nous pensons que les peuples premiers peuvent nous y aider.

L'épuisement des ressources fossiles, les émissions de CO2 et la pollution de l'air qui en découlent sont certes un problème important. Comme disait le Sheikh Rashid ben Saïd al-Maktoum, émir de Dubaï : « Mon grand-père se déplaçait en chameau. Mon père conduisait une voiture. Je vole en jet privé. Mes fils conduiront des voitures. Mes petits-fils se déplaceront en chameau ». Mais ils masquent aussi d'autres problèmes plus grands encore : épuisement et pollution de l'eau, gestion de déchets chaque jour plus importants, disparition des abeilles à l'origine de la pollinisation de 70% des espèces végétales de notre planète, etc. Le problème est global mais les solutions sont probablement à chercher dans le local, peut-être chez ceux qui ont su garder une relation harmonieuse avec la nature : les peuples premiers, parmi lesquels les Kogis.

Lorsque je me suis rendu au COP21, au Bourget, c'est avec un grand plaisir que j'ai pu visiter et assister à des conférences au sein du "pavillon des peuples autochtones". Les intervenants, qu'ils proviennent de l'ONU ou d'ONG internationales, y soulignaient l'urgence de ré-apprendre des savoirs conservés par les peuples premiers :

J'ai découvert que de nombreuses initiatives commencent à émerger sur ces sujets. Il y était même question d'éducation. Cependant j'ai demandé, à plusieurs intervenants s'ils connaissaient des cas d'écoles, comme celles que nous projetons de créer ; c'est à dire qui auraient une partie de leurs enseignements inspirés et transmis par les peuples premiers à des enfants "non indiens". Même si l'information demande à être confirmée - une personne du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) m'a dit qu'elle se renseignerait mieux - ceux/celles avec qui j'ai pu discuter m'ont dit que l'idée leur paraissait très bonne mais qu'à leur connaissance cela n'existait pas.

Alors allons-y, tentons l'expérience ! Ensemble...

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